Didi, le général de la Seleção

Le taulier du Brésil en 1958 se trouve au milieu du terrain et s’appelle Waldir Pereira, plus connu sous le nom de Didi. Il sera le leader tant technique que vocal de ce Brésil qui ira soulever son premier titre mondial en Suède. Il sera un joueur expérimenté, élégant balle au pied, un grand artiste du football. Décédé en 2001, le général de la Seleção laissera son empreinte dans l’histoire du football brésilien.

Oublié Pelé ou Garrincha, le leader de cette équipe était Didi. Il n’est pas le plus connu des noms de ce Brésil-là, mais il sera à coup sûr l’un des meilleurs joueurs du Mondial 1958. D’ailleurs ses performances lui vaudront l’honneur d’être désigné meilleur joueur de cette Coupe du monde, après le vote de plusieurs médias internationaux. Solidement installé au milieu de terrain, Didi sera la tour de garde de cette équipe. Le milieu qui évoluait à cette l’époque à Botafogo, aura toute la confiance de son sélectionneur, Vicente Feola, puisqu’il sera l’un des seuls joueurs qui jouera l’intégralité des six matchs en Suède (comme Bellini, Gilmar, Nilton Santos ou Zagallo nldr). Buteur en demi contre la France, il va inscrire l’un des plus beaux buts du tournoi avec une frappe tendue pleine lucarne aux vingt mètres. Mais les qualités de Didi ne se résument pas qu’à une frappe de mule qui inquiète tous les gardiens, il sera aussi l’organisateur et le premier créateur dans le jeu.

Le cerveau de la Seleção

L’histoire entre Didi et la Seleção commencera le 6 avril 1952. C’est à l’âge de 23 ans qu’il fera ses premiers pas avec la tunique auriverde contre le Mexique. Dans le cadre du championnat Panaméricain, il débutera contre le Mexique. Six jours plus tard, il inscrira son premier but avec le Brésil face à l’Uruguay, le premier de ses 20 buts avec la Seleção. Deux ans plus tard, il participera à la Coupe du monde 1954 en Suisse. Dans une équipe qui restait encore sous le choc de l’édition précédente perdue à domicile, Didi fera un très bon Mondial, auteur de plusieurs prestations de haut rang. Pour le premier match contre le Mexique, il va envoyer un magnifique coup-franc au fond des filets. A l’entrée de la surface, sa frappe passera au-dessus du mur et trompera le gardien mexicain qui ne pourra rien faire.

Didi restera comme l’un des meilleurs milieux de terrain de la Coupe du monde. Malgré un physique peu imposant du haut de ses 1 mètre 74, il va être une option de premier choix pour ses différents entraîneurs. Très à l’aise balle au pied, il était un adepte du coup du sombrero, capables aussi de passement de jambe, sa vivacité et son équilibre lui permettaient de se débarrasser de n’importe quel adversaire. Tout au long de sa carrière il évoluera dans l’entre jeu, où il sera un passeur redoutable, en témoigne son impact offensif impressionnant au Mondial 58. Il va se montrer décisif à tous les matchs, pour terminer le tournoi avec cinq passes décisives et un but.

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Une brillante carrière qui l’amènera au Real Madrid

Didi n’était pas qu’un joueur de sélection, son talent s’exprimera sur les pelouses brésiliennes pendant de longues années. Il fera ses débuts en 1944, dans son l’État natal de Rio de Janeiro, au club de São Cristóvão – où Ronaldo fera sa formation – il reviendra dans sa ville natale de Campos pour jouer dans plusieurs clubs locaux. Les performances de Didi tapent dans l’œil de Fluminense qui le recrute à l’âge de 20 ans. Là-bas il remportera un titre de l’État de Rio de Janeiro en 1951, avant de glaner la Coupe de l’État l’année suivante. Avec le club Tricolor, le maître à jouer du milieu de terrain montre toute sa vista et ses qualités techniques sur les terrains. Il connaîtra ses meilleures années, enchaînant les rencontres (298 matchs), il ne se privera pas d’inscrire des buts en pagaille (91 réalisations), dont un certain nombre à l’aide d’une frappe de balle toute particulière, la feuille morte. À l’époque il se fera une spécialité de tirer les coup-francs. Il sera un véritable expert en la matière, avec une frappe était brossée pour que le ballon passe au-dessus du mur avant de redescendre subitement pour tromper le gardien. Didi est reconnu comme l’inventeur de cette technique qui va permettre à de nombreux joueurs d’exceller dans l’exercice, comme Cristiano Ronaldo.

“Je ne suis rien comparé à Didi. C’est mon idole, mon modèle. Je ne lui arriverai jamais à la cheville. Les premières figurines que j’ai achetées étais des figurines de Didi.”

(Source : FranceTV)

Pelé à propos de Didi, son idole de jeunesse.

La suite de la carrière du virtuose brésilien s’effectuera entre le Botafogo et le São Paulo FC, où il finira sa carrière en 1967. Mais après une Coupe du monde 1958 au sommet de son art, l’artiste de la Seleção, qui évoluait depuis 1956 à Botafogo, va décider de traverser l’Atlantique en 1959, pour prendre la direction du Real Madrid. Les dirigeants madrilènes ont été séduits par son jeu, tout excité à l’idée de l’aligner aux côtés des galactiques, en la personne d’Alfredo Di Stefano, Ferenc Puskas ou Paco Gento. Le brésilien est présenté comme « le plus grand joueur du monde » à son arrivée dans la capitale espagnole. Mais l’adaptation sera compliquée pour Didi qui ne va rester qu’une saison loin de chez lui. Malgré la déception de le voir partir en 1960, les supporters madrilènes auront pu voir le « Prince d’Éthiopie » jouer 19 matchs et inscrire 6 buts avec le maillot merengue. Avant de repartir pour Rio, Didi remportera une Coupe des clubs champions – ancien nom de la Ligue des Champions. Après son départ, Santiago Bernabeu, le président du Real recrutera Agne Simonsson, finaliste avec la Suède en 1958. Mais comme Didi, il fera un passage éclair, puisqu’après une saison et seulement trois matchs il quittera Madrid pour Saint-Sébastien.

La carrière de Didi sera saluée par ses contemporains avec une place au Hall of Fame du musée du football brésilien, ainsi qu’une autre au Hall of Fame de la FIFA. Il est une légende de la Seleção avec qui il va conquérir un deuxième titre mondial en 1962. Décédé en 2001 après une crise cardiaque, il laissera derrière le souvenir inoubliable d’un footballeur incroyable qui était capable de tout faire sur un terrain. Taulier de Fluminense et de la Seleçao, Didi est un maître du football qui aura permis à des millions de personnes de rêver, comme ça sera le cas pour le « Roi » Pelé qui prendra la relève du Prince d’Éthiopie.

Crédit image :

Lance.com.br

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